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Brèves

 

 

 

13 janvier: Cabu


Jean Cabut aurait eu aujourd'hui 13 janvier, 77 ans... L'âge limite pour lire Tintin. Son assassinat a donné lieu, c'était prévisible, à un festival d'impostures, dont la présence à la manifestation "républicaine" du 11 janvier à Paris, d'authentiques fascistes obscurantistes dans les délégations des chefs d'Etat de et de gouvernements. Gageons qu'il en eût ri.


07 janvier: Charlie Hebdo


Des fanatiques islamistes sociopathes, pardon pour le pléonasme, massacrent la rédaction de Charlie Hebdo. Il n'est pas évident que les conditions de sécurité autour de C.H. aient été à la hauteur des menaces connues qui pesaient contre cet hebdomadaire, ni que les forces de sécurité en France disposent des effectifs, des équipements et des moyens à hauteur suffisante. Pour l'heure la classe "politique", surfant sur une émotion  populaire réelle, joue, avec des couacs, l'Union nationale. Sans une réorientation des priorités et des choix budgétaires (cf. le communiqué de la FSU 13), il est douteux que cela soit, à soi seul, la bonne réponse.


20 décembre: Goldman Sachs

 

La banque américaine dont le management devrait être en prison si une quelconque justice existait, a fait une année formidable en intervenant à elle seule dans  35 % des fusions acquisitions; rappelons que cette opération juridico-financière ne crée aucun emploi, a même plutôt tendance à en supprimer et n'enrichit qu'une poignée d'actionnaires et un management intéressé. C'est cela la finance. Lisez Le capital fictif de Cédric Durand  aux éditions Les prairies ordinaires.

6 novembre: Abdelwahab Meddeb.

Intellectuel tunisien, porteur des Lumières et démocrate: "Son œuvre s'inscrira dans la longue lignée de ceux qui ont voulu placer la Tunisie dans le sillage des Lumières modernes, sans renier le lien qui la rattache à la civilisation de l'islam. Son dernier acte d'écriture aura été le geste d'un retour sur soi : Le Portrait du poète en soufi (Belin, 192 pages, 19  euros) paru quelques jours avant sa mort. Tous ceux qui l'ont connu garderont le souvenir d'une belle présence généreuse dans l'amitié et exigeante pour la pensée."

Fethi Benslama

 

Psychanalyste, professeur

à l'université Paris-diderot

22 octobre: Christophe de Margerie meurt, accident d'avion...

 Socialisme: Dénomination de diverses doctrines économiques, sociales et politiques condamnant la propriété privée des moyens de production et d'échange (Petit Larousse). 

Au moment où, alors que la nationalisation des autoroutes pourrait être envisagée d'après l'étude d'un cabinet aussi sérieux que n'importe quelle agence de notation, malgré le coût des indemnisations, pour assurer des ressources régulières à l'Etat, le gouvernement préfèrerait tuer une autre poule aux oeufs d'or en privatisant la FDJ!
Sabotage délibéré de l'intérêt général ou incompétence absolue?
Bref comme le propose Valls il faut enlever le mot socialiste d'une telle politique et d'un tel parti... Il y aura bien quelqu'un pour garder la vieille maison et un référentiel "passéiste" comme dit l'homme, qui voulait déjà débaptiser le PS avait d'être seulement ministre, mais encore cohérent!

En fait il n'y a pas plus passéiste que le droit de propriété et la direction d'une entreprise, comme les larmes de crocodile lors de l'accident de C.de M. , seul dans le Falcon avec 3 membres d'équipage, ont tenté de le faire oublier au populo !!

 14 octobre: des millionnaires toujours plus nombreux


Mi 2014 il y aurait donc, d'après le Crédit Suisse, 35 millions de millionnaires en dollars sur la planète soit 1 terrien sur 200 avec un patrimoine moyen par adulte de 56 000 $. Les moyennes ont ceci d'excellent: elles gomment les écarts et alors que ceux ci se creusent, les "classes moyennes" inférieures peuvent croire à leur survie!


08 septembre: Martine Aubry, le retour?


"On n'a pas besoin d'aider les banques (…) qui ne sont pas dans la concurrence internationale - ni - les entreprises qui préfèrent verser l'argent que leur a donné l'Etat pour donner des dividendes plus importants (…) au lieu d'investir dans l'avenir, l'emploi et la formation ".

 

02 septembre: la rentrée et les vérités premières!

Le retard scolaire à l’entrée en 6e : plus fréquent dans les territoires les plus défavorisés ( Insee)

 

25 août: Démission du gouvernement


Après les discours de la St Barthélémy de Frangy, Valls présente la démission de son gouvernement à la St Louis Roi ! Y voir une quelconque dimension symbolique reviendrait à confondre un ambitieux sans doctrine avérée à un homme d'Etat,  ou  un réformateur avec un liquidateur. Grâce au ciel, il a plu sur l'île de Sein.

 

31 juillet: Louis de Funès aurait 100 ans

 

Naître le jour de l'assassinat de Jaurès n'a pas marqué sa carrière et c'est tant mieux.

Il est vrai que le 31 juillet, c'est aussi la fête d'Ignace de Loyola. Les jésuites ont la réputation d'être cultivés, nos politiciens beaucoup moins mais ils ont généralement à coeur d'utiliser les méthodes souterraines que la voix populaire a souvent attribuées à la Compagnie.


 17 juillet: Debray et l'Occident

 

"(...) La France républicaine ayant renoncé à son système de valeurs et à son autonomie diplomatique, elle a réintégré les commandements de l'OTAN, décision anecdotique mais symbolique du président gallo-ricain Sarkozy, entérinée par son sosie Hollande. Et nous voilà de retour dans " la famille occidentale ". La double mort historique de Jaurès et de De Gaulle a donné à cette abdication le sens d'un retour à la normale".  Régis Debray, Le Monde daté du 18 juillet 2014.

 

 

25 juin: Anniversaires


Michaël Jackson, il y a 5 ans. Michel Foucault 30 ans après. En voilà deux qui auraient certainement eu des choses à se dire.

 

23 juin: Avignon...

 

 

24 mai: Demain l'Europe sociale...


Demain, vote pour le renouvellement du Parlement de l'UE. Un certain nombre de crétins ou de faux-culs (cumul possible...) s'étonnent du peu d'enthousiasme des électeurs.

Il est écrit dans le traité de Lisbonne que " l'Union reconnaît et promeut le rôle des partenaires sociaux à son niveau, en prenant en compte la diversité des systèmes nationaux. Elle facilite le dialogue entre eux dans le respect de leur autonomie ". Y a plus qu'à...

Ce n'est pas le vote (moins de 50 députés (39 ?)  en séance sur la proposition de loi du FdG, obligé de voter contre son propre texte vidé en partie de substance par des amendements de la majorité...) ni la négociation TAFTA qui peuvent redonner confiance aux électeurs.


8 mai: Chatons


Condamnés à de la prison ferme (pour avoir maltraité) ou avec sursis (le chaton est mort), la justice française fonctionne toujours aussi bizarement: délocaliser une entreprise au nom du droit de propriété et du profit n'est pas punissable par la loi, même quand ce droit de propriété s'exerce nonobstant l'intérêt général, les aides reçues, les dégrèvements fiscaux etc... avec des dommages collatérauxet des conséquences sociales indéniables.

La sanctuarisation du droit au travail et du droit du travail ne préoccupe ni les parlementaires, ni les chats fourrés...Quant au Conseil Constitutionnel...

 

16 avril


Une semaine après, la mort de Jacques Servier à 92 ans le jeudi 10 avril, est annoncée. Comme prévu le procès du Mediator se fera sans lui! La vitesse de la justice est assez variable en France.


22 mars ou l'espoir!


C'est toujours un anniversaire... On ne sait plus de quoi. A en croire le Nouvel Obs., vendu par son fondateur, les satellites espions US ou Chinois (mais oui, déjà!) pourraient repérer l'épave engloutie du Boeing 777, mais ce serait avouer un peu plus du manque de respect qu'ils professent à l'égard du reste de la planète. Alors on dépense du pétrole pour les bateaux et les avions de reconnaissance. En plus, ils se moquent du réchauffement climatique et du gaspillage d'énergie!

Cela n'empêche pas les media de parler d'espoir à l'idée de découvrir enfin où etc... Quel espoir? 


16 janvier


La vie privée de Hollande:

Ce qu'on doit retenir de la conférence de presse du 14 janvier, ce n'est pas que FH est social-démocrate ( qu'est-ce qu'un social-démocrate sans doctrine explicite ou qui serait celle de l'idéologie dominante ? ) car on sait, au plus tard depuis l'utilisation de l'expression "le socialisme de l'offre", que le mot socialiste avec lui n'a aucun sens. Ce qui a sauté aux yeux de tous ceux qui ne sont pas des courtisans, c'est un exemple parfait de goujaterie égoïste dépourvue de toute grandeur d'âme.


2 janvier 2014


Présent dans le voyage en Arabie avec le PR, Antoine Frérot, pdg de Véolia ( dont par ailleurs les syndicats, CFDT comprise, réclament la démission vu la stratégie de démantèlement qu'ils lui reprochent), expliquant l'absence de signature de méga-contrats : "l'économie, ça ne fonctionne pas à la nano-seconde, c'est un processus continu..." Sans doute, mais l'ennui, c'est que la "finance", elle, fonctionne ainsi, comme le prouve précisément la stratégie qu'il conduit!

 

9 décembre

 

Anniversaire de la loi de 1905 séparant les églises et l'Etat, après une mobilsation de la droite pas très différente dans sa forme  de celles que nous avons connues lors du vote de la loi sur l'ivg, le pacs ou le mariage pour tous. La droite n'a jamais vraiment admis le principe de laïcité et continue de confondre sacrement et contrat, science et foi... LA droite? Une bonne partie est sans religion mais continue d'y voir un opium du peuple, très utile pour  distraire de son affairisme ou de sa corruption.

Le 9 décembre 1777 le bon roi Louis XVI rétablissait les monts de piété, supprimés pendant le gouvernement de Mazarin pour complaire aux usuriers; cela, du moins, nous avait valu "l'Avare"!


22 novembre 1963


Aldous Huxley meurt à Los Angeles. La suite a prouvé que c'était malgré tout un optimiste. Nul n'a trouvé de lien entre sa mort et celle de JFK que son assassinat a fait rentrer dans la mythologie politique.


Valls et Léonarda 19.10


Il paraît que le ministre aurait menacé de démissionner si la jeune collégienne revenait en France. Un homme d'Etat l'eût pris au mot.

L'expulsion est une manie qui se soigne; rappelons que ce gouvernement s'est déshonoré d'entrée en livrant Aurore Martin à l'Espagne ( dont elle est ressortie) alors que ce dont elle est accusée dans ce pays étranger n'est pas incriminable dans le pays dont elle est citoyenne. Inconscience et incohérence des Français abusés de toutes parts... 

 

Edith Piaf et Jean Cocteau 10.10


Morts à quelques heures . Du talent, une vie remplie... Un demi-siècle passé...


32 ème anniversaire 09.10


Extrait d'un article de Nicolas Truong dans Le Monde d'aujourd'hui ouvrant les pages consacrées par ce quotidien à l'abolition : "Il n'empêche, au moment où le national-populisme se déclare favorable à son rétablissement, la parution de cette déposition faite à elle-même de Monique Mabelly est édifiante. Alors que la 11e Journée mondiale contre la peine de mort a lieu le 10 octobre, ce texte est un rappel utile. Car " qu'est-ce donc que l'exécution capitale, sinon le plus prémédité des meurtres auquel aucun forfait criminel, si calculé soit-il, ne peut être comparé ? ", écrivait Albert Camus."

 

Merkel 23. 09


Ok, ce n'est même pas son nom, ce qui prouve que les électeurs allemands ne sont pas si réacs dans toutes les cases du jeu social. La presse française est, comme d'habitude, d'une stupidité confondante en parlant de "triomphe"!

La Bundeskanzlerin n'a pas la majorité avec les seules CDU/CSU. autrement dit si elle a fait un triomphe, que dire de Hollande qui en 2012 n'avait pas mathématiquement besoin d'alliés pour gouverner. Il est vrai qu'à voir comment votent certains élus du PS, on peut tout de même s'interroger sur la solidité du parti!


Retraites 10.09 


Le Monde qui n'aime les syndicats que lorsqu'ils sont "réformistes", mais comme de fait ils le sont tous, cela signifie pour cet organe de presse, prêts  "à négocier le poids des chaînes"et à suivre l'idéologie dominante, écrit dans la Check-list de son site LeMonde.fr (11.09): "Retraites: mobilisation plutôt réussie". On saluera cette quasi objectivité... et cette lueur d'optimisme sur les capacités du mouvement social à peser dans un débat que certains, au nom de TINA (There is ...), voudraient unilatéral.

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Retraites  30.08

Dans l’Etrange défaite, à laquelle je faisais à l’instant allusion ( C'est L.Mauduit dans Mediapart qui parle), Marc Bloch a ces mots terribles : « Il est bon, il est sain que, dans un pays libre, les philosophies sociales contraires s’affrontent. Il est, dans l’état présent de nos sociétés, inévitable que les diverses classes aient des intérêts opposés et prennent conscience de leurs antagonismes. Le malheur de la patrie commence quand la légitimité de ces heurts n’est pas comprise ».

C’est un peu le malheur de nos socialistes d’aujourd’hui, qui gouvernent la France comme des notaires tristes…

Multiculturalisme 18.08

« Or le multiculturalisme est une fausse réponse au problème, d'une part parce qu'il est une sorte de racisme désavoué, qui respecte l'identité de l'autre mais l'enferme dans son particularisme. C'est une sorte de néocolonialisme qui, à l'inverse du colonialisme classique, "respecte" les communautés, mais du point de vue de sa posture d'universalité. D'autre part, la tolérance multiculturelle est un leurre qui dépolitise le débat public, renvoyant les questions sociales aux questions raciales, les questions économiques aux considérations ethniques. »
Slavo Zizek, Des idées-force pour éviter les impasses de la globalisation, Le Monde, 02/09/11.

Bichat 04.08


Un hôpital sans clim depuis plusieurs jours. La pièce manquante doit venir d'Allemagne. Il paraît que la France a une politique industrielle, que serait-ce sinon! Pendant ce temps les prédateurs du Medef donnent des conseils sous forme d'injonction au gouvernement sur les retraites; que ces misérables fassent d'abord leur travail d'industriels producteurs et qu'ils se taisent ou qu'on les fasse taire; un bon contrôle fiscal devrait suffire.


Islamofascisme 20.06


Le mot est tabou car il est utilisé par la droite identitaire, mais comment mieux traduire la politique répressive d'Erdogan? La Turquie est le pays membre du Conseil de l'Europe où les journalistes emprisonnés sont les plus nombreux, le seul où l'on arrête sans aucune base légale des avocats... La lutte anti- terroriste utilisée contre les libertés fondamentales, dont la laïcité.

 Quels sont les crétins qui dans l'UE veulent encore négocier l'entrée d'un tel régime, car c'est un régime qu'on accepte et qu'on laisse durer et non un peuple libre et souverain.


Ponts 10.05


Les serviteurs habituels du veau d'or évaluent à 2 mds d'€ le manque à gagner pour l'économie lié aux ponts de mai. Cela fait tout de même 40 fois moins que la fraude fiscale!


Renault pleure ? 25.04


 Renault  a perdu des ventes en Europe mais l'action Renault est en hausse de 2,12% à 50,54 euros (soit une capitalisation boursière de 15 milliards d'€ environ). L'action  a gagné plus de 20% depuis le début de l'année, après une montée de plus de 50% en 2012. Cela justifierait-il le chantage à l'emploi que le patron surpayé de la firme exerce à l'égard des salariés du groupe?


 

Le CE privatise la grève...13.04


 Le Conseil d'Etat  a décidé vendredi 12 avril d'autoriser EDF à limiter l'exercice du droit de grève dans ses centrales nucléaires. EDF l'avait fait en 2009 pour éviter l'interruption de l'approvisionnement du pays en électricité, au nom de sa mission de service public. Cette coquecigrue juridique, même si les conseillers ne sont que par abus assimilés à des magistrats, méconnaît le principe de base qui est l'exercice du droit de grève dans le cadre des lois qui le réglementent. On laisse donc l'employeur se substituer à l'autorité instituée. A quoi sert le CE si on privatise ainsi les fonctions de l'Etat?

 

 

Hugo Chavez 05.03


Le président vénézuelien est mort. Les classes populaires ont bénéficié de meilleurs accès à l'instruction et à la santé. Il est certain que les media français vont dire plus de mal que de bien de lui...

 

Stéphane Hessel 27.02


Né en 1917, mort dans la nuit du 26 au 27 février, cet homme à la vie bien remplie meurt couvert d'éloges, même par ceux qui le trouvaient "dérangeant". "Pus loin, plus vite" avait-il dit à François Hollande dans une motion signée avec Pierre Larrouturou pour le dernier congrès du PS. Plus loin, plus vite, mais pas pour complaire aux canailles de Wall street, de la City, du CAC 40, de la Commission de Bruxelles et du Medef réunis , collection de nains avides et arrogants. S'indigner et résister...


D'un 11 février à l'autre 11.02


Bernadette et l'Immaculée conception, la signature des accords du Latran, l'annonce de sa renonciation par Benoît XVI... des 11.02. Normal , c'est la fête de N.-D. de Lourdes... et cette année, la veille de Mardi-gras.


Question 02.02.2013


« Je suis frappé de voir que les intellectuels de gauche d’aujourd’hui cherchent à priver le peuple opprimé non seulement des joies de la connaissance mais aussi des outils de son émancipation en lui annonçant que « le projet des Lumières » est mort et que nous devons abandonner nos illusions de la science et de la rationalité – un message bien trop fait pour réjouir le cœur des puissants, trop heureux de monopoliser ces instruments pour leur seul usage. » 
Noam Chomsky, Science et rationalité.

http://loeildebrutus.over-blog.com/

 

Franco-russe  06.01.2013


C'est bon pour Depardieu...Qui se souvient des entremets du même nom?

 

Oscar Niemeyer 06.12


L'architecte brésilien qui aura le plus marqué son pays est mort  à 104 ans. Par delà son oeuvre et sans doute ceci n'est-il pas étranger à cela, on retiendra ses engagements pour la démocratie. La France a la chance d'avoir accueilli son travail.

 

Euromillions 15.11


Une grosse cagnotte de loto et une vie change. Mais la presse affiche sans commentaire que cette somme représente 19 années de salaire pour Zlatan ,"génie" du foot-ball... et 126 siècles de SMIC!

Et il y a des gens beaucoup plus riches encore que ce nouveau millionnaire chanceux ou ce footeux qui rapporte sans doute beaucoup à quelques parasites sociaux, rouages du système...


Valls et Aurore Martin 05.11


Manuel Valls prétend ne pas avoir à "s'excuser" au sujet de la livraison d'une citoyenne française à un état étranger pour un délit inexistant en France. Cet... n'a pas tort: la trahison des gouvernants français à l'égard de leurs électeurs est plus ancienne que sa nomination  dans un gouvernement dit de gauche; la France n'était nullement tenue d'accepter de livrer ses ressortissants...

 

Islamisme 21.09 (Le Monde)


Là encore, quand on lui fait observer que l'animosité envers l'islam cache parfois mal un racisme pur et simple, Rushdie se cabre : " Je n'ai aucune tolérance à l'égard de la xénophobie et du racisme, que j'ai toujours combattus. Ceux qui s'attaquent aux minorités, aux musulmans ou aux homosexuels, par exemple, doivent être condamnés par la loi. L'islamophobie, c'est autre chose, c'est un mot qui a été inventé récemment pour protéger une communauté, comme si l'islam était une race. Mais l'islam n'est pas une race, c'est une religion, un choix. Et dans une société ouverte, nous devons pouvoir converser librement au sujet des idées. "

 

Neil Armstrong 25.08


Le premier homme sur la lune (20 juillet 1969) est mort. Il est des moyens moins honorables d'atteindre à la notoriété.

Depuis lors les canailles qui dirigent les banques et s'en sont mis plein les poches, ont siphonné le pognon disponible pour ce genre d'aventure et imposé à des politiciens plus ou moins nanifiés des politiques contre leurs peuples!

 

SMIC 09.07

 

Le 1er juillet, le montant du Smic horaire a été revalorisé à 9,40 € (9,22 depuis le 1er janvier), soit un montant mensuel brut de 1 425,70 € sur la base de 151,67 heures, ou de 1 425,67€ sur la base de 35 heures × 52 / 12.

Cette augmentation de la valeur du Smic a pour conséquence d’ « immerger » certains coefficients conventionnels sous le salaire minimum légal.

Arcelor-Mittal 28.06


Magnifique photo de la  tour Arcelor Mittal Orbit construite pour les J.O de Londres... Le patron du groupe métallurgiste a financé 19,6 des 22,7 millions de £ du coût de ce monument de 1400 t et de 115 m de hauteur. Le genre d'info qui doit réjouir les ouvriers de Gandrange... Panem et circenses. Vous avez dit XXI ème siècle?

 


Programme commun 27.06


40 ans aujourd'hui. Certains ont gagné, d'autres ont perdu. Le peuple? Les 93 % de salariés? Les partisans d'un Europe démocratique? Les concepts de liberté, d'égalité et de fraternité? La dignité du citoyen? Bref les "valeurs" dont parlent les politiciens pour éviter de qualifier leur politique? Tous ceux là ont  perdu. Il y a des explications... et il y a des coupables, toujours là, leurs frères, leurs héritiers...


INSEE 20.06


71 % du patrimoine en France dans les mains de 20 % des ménages. Et si on regarde de plus près dans ces 20%, on constatera que l'agglomération de déciles sert surtout à dissimuler de plus grands écarts!



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Texte Libre

Les auteurs

 

Sylvain Bartet (29.01.76) et Jean-Paul Beauquier (02.02.46)  sont tous deux agrégés d’histoire (dans l’académie d’Aix-Marseille), militants syndicaux (FSU), militants politiques (PS) ; ils ont une génération d’écart. Leur travail d’écriture à deux vise à montrer que sur des sujets politiques sérieux, la référence aux origines des concepts de République et de démocratie et l’esprit critique doivent armer les citoyens contre les risques et la prévalence d’une démagogie de l’instant. Bref que l’espoir est possible en politique...

 

Articles RÉCents

1 novembre 2006 3 01 /11 /novembre /2006 16:05

Après la commémoration de la loi de 1905, après un débat sur la mention d’un « héritage chrétien » dans le projet de constitution européenne et face au sentiment de la montée du fondamentalisme musulman et du « choc des civilisations », il faut s’interroger sur ce qui aujourd’hui, dans la notion de laïcité, fait sens dans le débat public. C’est-à-dire savoir si la laïcité fait sens pour tous les habitants de ce pays ; et savoir si dans le cas contraire, nous n’avons pas, dans un combat plus global, à nous interroger sur ce qu’est devenue la notion de citoyenneté.  

 

Car la grandeur d’un principe ne suffit pas seule à mobiliser l’électorat et à imprégner la démarche citoyenne. En même temps, c’est l’assimilation des principes universels par la majorité (puisque c’est par elle que se fait l’exercice du gouvernement démocratique) qui les pérennise dans la Cité. Réintroduire au cœur du débat politique un principe aussi général et universel que la laïcité constituerait donc un modèle d’action politique, fondé sur la réhabilitation, la rénovation et la renaissance de la citoyenneté.  

 

 

 

Le  principe constitutif et identitaire d’une nation  républicaine.  

 

 

 

Ce n’est pas un moindre paradoxe qu’à propos d’une polémique récente déclenchée par l’initiative aberrante de parlementaires hors des gonds sur le colonialisme, le ministre de l’intérieur a cru pouvoir s’interroger sur le moment où il serait honteux de se dire Français. Alors même que la politique qu’il préconise ou qu’il accompagne est un déni permanent des fondements historiques de notre nation, notamment du fonctionnement et de l’idéal de l’Etat laïque, tout en prenant, avec le contrôle de ses institutions, l’apparence du respect de la République.  

 

Le débat de 2003-2004 provoqué par la loi sur les signes religieux, voulue cette fois par Jacques Chirac, est révélateur. Révélateur d’abord de la nuisance, pour les fondements de la République, de la droite et du Président… de la République, qui ont détourné et instrumentalisé la laïcité. En effet, Jacques Chirac et sa majorité se sont alors servis de la polémique sur le port du voile islamique à l’école pour redorer facilement leur image républicaine. Le fondement de la loi en question était contre le voile et pas contre les signes religieux et l’influence religieuse dans les écoles publiques. D’où le petit jeu sur les termes « ostentatoires » puis « ostensibles » pour définir ces signes. D’où l’absence d’action sur les enjeux plus généraux de la laïcité à l’école. Le message sous-entendu devait flatter l’électorat traditionnel de la droite et de ses extrêmes, entre catholicisme, passéisme et xénophobie, tout en lui donnant une bonne conscience laïque. Il fallait jouer sur la peur de l’islamisme et réprimer les signes extérieurs de la religion musulmane, mais préserver le christianisme.  

 

 

 

Cependant, le bien fondé de la démarche législative a rassemblé aussi dans toute la gauche, tout en la divisant. Et le débat n’a pas montré et mobilisé seulement le sentiment islamophobe. C’est l’ouverture du débat et son débordement hors des thèmes fallacieux de la droite qui l’en ont sorti, au moins en partie. Tous les partis, des associations, les enseignants et leurs syndicats et globalement l’opinion, se sont impliqués fortement sur la question du voile, puis des signes religieux en général, à l’école. Ainsi, la manœuvre de la droite a fonctionné en donnant d’elle, à peu de frais, l’illusion de la laïcité et en divisant la gauche et les républicains véritables. Mais elle n’a pas fonctionné entièrement. Et surtout, elle a illustré la permanence de la force mobilisatrice de la laïcité dans l’opinion, qu’elle soit bien ou mal utilisée par ailleurs.  

 

La laïcité constitue un facteur d’identité pour la nation, pour le modèle républicain si décrié aujourd’hui, pour la gauche. Identitaire pour la France républicaine, sa portée est en même temps universelle. C’est ce qu’exprimait Jaurès  en ces termes, dans un discours à la chambre des députés, le 21 janvier 1909 : « ... sur quels principes, depuis la Révolution surtout, reposent les sociétés politiques modernes, sur quels principes repose particulièrement la France, dont ce fut le péril, on l’a dit souvent, mais dont c’est la grandeur d’avoir par son esprit logique et intrépide poussé jusqu’aux conséquences extrêmes l’idée même de la Révolution? L’idée, le principe de vie qui est dans les sociétés modernes, qui se manifeste dans toutes leurs institutions, c’est l’acte de foi dans l’efficacité morale et sociale de la raison, dans la valeur de la personne humaine raisonnable et éducable ; c’est ce principe qui se confond avec la laïcité elle-même, c’est ce principe qui se manifeste, qui se traduit dans toutes les institutions du monde moderne. C’est le principe qui commande la souveraineté politique elle-même ».[1]  

 

Ainsi la laïcité œuvre pour que les individus se pensent et pensent la Cité indépendamment des croyances obligatoires qui s’imposeraient à tous, comme des appartenances ou des identités qu’ils ne choisissent pas (la communauté, la famille, l’origine, « l’ethnie »…). Cela passe par une démarche commune, qui ne renvoie pas les citoyens à des identités réduites et forcément dissemblables, et qui est l’exercice de la Raison autonome : exercice de la Raison au sein de la sphère publique, dans laquelle les dogmes et les cléricalismes sont exclus.  

 

La laïcité est une fin en soi, qui doit conduire l’action politique. Il reste d’une part, à ce que, pour son succès, cette action s’étende à l’ensemble du corps social, pensant et agissant pour son émancipation par la laïcité. Il reste d’autre part, comme pour tout principe politique, à mettre ici la laïcité en prise directe avec des enjeux du présent. C’est d’autant plus nécessaire que le principe de laïcité reste menacé dans notre pays, et pas seulement perverti comme lors des débats sur le voile. Ce qui explique sans doute l’incroyable discrétion des pouvoirs publics, en 2005, pour commémorer la loi, fondatrice, de séparation de l’Eglise et de l’Etat. Or, la laïcité reste le cœur de la réponse républicaine à l’enjeu majeur qu’est l’assimilation des populations d’origine immigrée, face au choix du communautarisme.  

 

 

 

Des menaces et des enjeux pour la laïcité : depuis les attaques contre les institutions… 

 

 

 

Nous sommes confrontés à des offensives anti-laïques à tous les niveaux et dans tous les domaines. Pour l’essentiel, la laïcité s’est imposée en France contre les autorités de l’Eglise catholique. Ce qui ne veut pas dire qu’au niveau européen, la papauté, avec la complicité d’une partie des droites, ait renoncé à vouloir investir les institutions et le champ politique. Ainsi le projet de constitution européenne, dans son préambule et dans son article 51, prévoit un dialogue régulier de l’UE avec les Eglises et donc institutionnalise leur rôle dans la définition du fonctionnement économique, social et culturel de l’Union. Et tous ceux qui ont défendu ce traité constitutionnel et d’abord ceux qui l’ont signé pour la France , ont montré le peu de cas qu’ils faisaient de la laïcité, réduite à un objet de tractation politique et diplomatique. Les mêmes, par ailleurs, ont cru prouver leur bonne foi en expliquant que, grâce à la France , la reconnaissance d’un « héritage chrétien » avait été retirée. Ils ont seulement prouvé encore leur ignorance de l’idée laïque. Ce sont des héritages « religieux » qui ont été mentionnés à la place : que l’on reconnaisse un ou des héritages d’une ou de plusieurs religions, la laïcité est également bafouée.  

 

 

 

Beaucoup d’offensives s’exercent dans le domaine de l’école, terrain fondamental des conquêtes et des acquis laïques : dérapage dans la formation des formateurs dans le cadre de l’enseignement du fait religieux qui se traduit par une intervention des Eglises dans les contenus d’enseignement ; rétablissement de services religieux catholiques dans certains établissements du second degré ; tentatives de développement du poids et de la place de l’enseignement privé sous contrat ; velléités de remise en cause à nouveau de la loi Falloux ; maintien et renforcement du dualisme scolaire par un financement qui va au-delà de l’esprit et de la lettre de cette même loi. 

 

A ces attaques qui relèvent classiquement du cléricalisme, s’ajoutent celles qui viennent du néolibéralisme, avec les tentatives de transformation de l’Ecole en marchandise. Le développement de certaines missions de l’Ecole est soumis au bon vouloir d’investisseurs privés pour pallier les insuffisances des financements publics. A travers l’introduction directe d’équipements ou d’outils prétendument pédagogiques (comme les masters de l’économie du CIC), des organisations patronales interviennent dans des contenus d’enseignement en particulier, ou dans les contenus de formation lors des stages en entreprise.  

 

Enfin, à ces offensives contre la laïcité, s’ajoutent le maintien de situations intolérables à son égard :  le statut particulier de l’Alsace-Moselle ; la loi sur le port de signes religieux à l’école qui exonère les établissements privés sous contrat de l’obligation de la faire appliquer, alors que leur financement public n’est justifiable que par leur mission de service public ; l’ambiguïté du gouvernement dans les négociations sur l’AGCS[2] quant à la revendication commune d’exclusion de l’Education du champ d’application de cet accord .  

 

Remédier simplement à ces situations serait le mérite de la gauche. Encore faudrait-il qu’elle souscrive toujours entièrement à l’idéal laïque et ensuite qu’elle le considère comme un enjeu de la lutte politique et électorale. Alors que la droite sait tirer partie de l’affaiblissement de la vigilance laïque de la gauche.  

 

 

 

… jusqu’au communautarisme, ennemi de la  laïcité et de  la République sociale.  

 

 

 

La laïcité devrait constituer le moteur intellectuel et culturel de la lutte conte le communautarisme. Avant d’être une pratique, plus ou moins avancée, de populations immigrées ou d’origine immigrée, en mal d’intégration et de protection sociales, le communautarisme est d’abord un projet politique. Jamais revendiqué, il correspond à des pratiques politiques : pratiques locales, liées au clientélisme dans les collectivités territoriales. Mais il correspond maintenant, en outre, à une politique gouvernementale menée par Nicolas Sarkozy et donc à un potentiel programme présidentiel.  

 

Sarkozy et la majorité de droite l’ont prouvé par l’organisation du Conseil français du culte musulman. La création du CFCM a fait de l’islam une religion reconnue par l’Etat, organisée avec son aide et introduite dans le champ politique, à l’encontre du principe élémentaire de « non reconnaissance » des cultes (inscrit dans la loi de 1905), qui ne consiste pas à ne pas reconnaître leur liberté mais à refuser de leur donner un statut officiel. Confié à des notabilités musulmanes, l’idée est que le CFCM permettra le contrôle et la représentation de la communauté des musulmans de France et plus largement en fait, des populations et des générations de Français issus de l’immigration. Car il y a un enchaînement idéologique qui structure la politique de Sarkozy et de la droite néoconservatrice : le désordre et l’insécurité viennent d’abord des jeunes issus de l’immigration maghrébine et africaine ; l’identité de ces jeunes est restée fondamentalement religieuse et leur difficulté d’intégration est avant tout d’origine ethno-culturelle ; une institution et une morale religieuses sûres permettront le contrôle moral et social des ces populations. Pour cette droite, libérale sur le plan économique et social, la communauté, sur des bases religieuses, doit se substituer à l’Etat pour garantir l’ordre et offrir un cadre d’équilibre de la société.  

 

Cette vision de la société est une illusion. Elle repose sur l’idée d’une culture « naturalisée », qui s’imposerait aux individus du fait de leurs origines et qui structurerait alors les identités collectives. Or, les jeunes issus de l’immigration ne peuvent être assimilés à des musulmans. D’une part, quand ils le sont, d’autant plus qu’ils sont jeunes, ils pratiquent assez peu leur religion (comme l’ensemble de la population française). D’autre part, les difficultés à leur intégration ne sont pas culturelles. Leurs attentes, comme l’a montré la récente crise des « banlieues », sont avant tout sociales et politiques. Elles touchent à l’amélioration de leurs conditions de vie, à la reconnaissance réelle de leur citoyenneté et à la fin des discriminations : discriminations au logement, au travail et dans la vie quotidienne.  

 

Les « jeunes des banlieues » (comme on le dit fort mal) et les populations immigrées ou issues de l’immigration, veulent juste vivre mieux et profiter des droits que proclame la République. Comme tout le monde. Ce qui nous rappelle la double exigence que doit porter le républicanisme : le refus du communautarisme doit s’appuyer sur la laïcité et l’articuler avec le volontarisme d’une politique sociale et de relance économique. Ce sont la République et l’égalité effective des droits et non les communautés qui doivent offrir protection et bien-être. Car plus le programme libéral continuera de s’appliquer, faisant reculer l’idée d’égalité et avec elle l’Etat social et interventionniste, plus les replis communautaires seront tentants pour ceux qui en sont les premières victimes.  

 

 

 

Contre le libéral-communautarisme et contre les cléricalismes, il faut aller jusqu’au bout de la logique émancipatrice laïque. Car, d’une part, la réorganisation de la société à travers les communautés, les identités ethno-culturelles et les religions s’opposent à la délimitation républicaine de la sphère publique. Cette sphère doit rester strictement distincte des références aux origines et aux identités privées. D’autre part, mis ensemble, le dogme libéral du marché, le communautarisme et le cléricalisme contribuent à créer une conscience collective qui dissimule les rapports sociaux réels d’exploitation ou de domination. Ils retirent aux citoyens la possibilité de changer le monde dans lequel ils vivent. Ils les empêchent de se rassembler autour d’un projet émancipateur. C’est en ce sens que la laïcité est libératrice et en même temps mobilisatrice, qu’elle est à la fois la fin et le moyen de changer ces rapports sociaux. C’est ce qu’avait compris Jacques Chirac à propos du débat sur le voile, mais en détournant la laïcité de ses fondements et de ses fins authentiques. C’est ce qu’a compris Nicolas Sarkozy, qui cherche à la détruire puisqu’elle s’oppose à son projet de société, mais sans le dire, puisqu’il sait à quel point cela heurterait la majorité de l’électorat.  

 

La laïcité est une arme politique contre le néoconservatisme, le communautarisme et le libéralisme, qui est déjà inscrite dans nos institutions, nos références communes et dans l’esprit de la majorité de nos concitoyens. La gauche aurait tort de ne pas s’en servir.  

 

 

 

Du principe à la mobilisation de la société et de l’opinion : de l’école laïque…  

 

 

 

Visant à l’émancipation concrète et à l’accomplissement de l’homme et du citoyen, la laïcité est en ce sens humanisme. Et c’est pourquoi, par exemple, elle est aussi identitaire pour tous ceux qui veulent faire œuvre éducative. On ne parle plus en France depuis quelques décennies d’instruction publique mais d’éducation nationale. Il ne s’agit pas seulement dans les missions de l’Ecole de transmettre des connaissances, des savoirs construits par la raison humaine dans une démarche scientifique, mais véritablement d’éduquer : l’institution scolaire est une des principales instances de socialisation et c’est cela qui explique en grande partie l’importance des enjeux autour des politiques scolaires et l’âpreté des combats autour de la question de la laïcité. Former l’homme, le travailleur, le citoyen est en effet un enjeu politique majeur. C’est ce qu’ont montré des débats et des mobilisations historiques pour l’école publique, à travers des luttes apparaissant nettement comme politiques et sociales à la fois, puisque portées, en grande partie, par le syndicalisme.  

 

Le syndicalisme enseignant depuis ses origines a pris une part déterminante dans la définition de la laïcité, dans sa défense, dans les combats - y compris les plus récents - qui ont mobilisé véritablement les masses de notre peuple : la plus importante pétition jamais signée en France fut celle de 1961 : 10 800 000 signatures contre le dualisme scolaire et la reconnaissance à l’enseignement privé d’une mission de service public ! Les plus importantes manifestations du 20ème siècle furent celles de 1983-84 et de 1993-94, chaque fois sur la question de la laïcité, du service public d’éducation, de l’engagement de la nation pour l’éducation. Celles de 2003, combattant notamment la décentralisation libérale, avaient aussi un contenu, implicite au moins, laïque : défendre un service public national de l’éducation, indépendant des dérives clientélistes ou « privatisantes » des pouvoirs locaux. Ces batailles n’ont pas toutes été gagnées, pas toutes perdues non plus, mais chaque fois elles ont renvoyé l’opinion publique à s’interroger sur nos institutions et notre histoire, non pas dans un lamento mais dans le credo que l'histoire n'est pas finie. Et cela malgré, disons le, un refus généralisé des grands médias à contribuer positivement au débat de fond.  

 

 

 

Redisons le avec force et sans crainte de ne pas être dans la vulgate consensualiste et relativiste, la laïcité et le service public d’éducation - qui dans notre pays (et malgré, à ce propos, de singuliers oublis de nos ministres dans les négociations européennes) a valeur constitutionnelle - sont des institutions et des piliers de la République. S’en prendre à eux c’est saper une identité historiquement fondée et donc d’une certaine manière remettre en cause le principe même de la souveraineté nationale qui procède du peuple citoyen.  

 

Consubstantielle à la République , la laïcité est le cadre de la transmission des savoirs et des savoir-faire, le cadre de la liberté de pensée et de conscience, le cadre de l’apprentissage de la citoyenneté, le cadre de la démocratisation de l’école et de la société et c’est pourquoi elle est et doit être un combat permanent. Oui, la laïcité est aujourd’hui, encore, la modernité même et le fondement de la démocratie véritable. Et qu’en dit le parti socialiste ? Que dira son candidat sur un sujet qui touchant aux fondements de la société française est aujourd’hui systématiquement combattu ... ou mal défendu, comme l’atonie des réactions de notre classe politique bien pensante l’a montré face à la manipulation dont a fait l’objet la publication de caricatures d’un prophète dans un journal danois ? Le peuple français quant à lui, au cours de son histoire républicaine, a massivement montré son attachement et son engagement en faveur de la laïcité et de l’ensemble des causes républicaines.  

 

 

 

… aux origines de la République : un peuple républicain.  

 

 

 

Et l’on peut en venir à la question de la République en général, en remontant à son événement fondateur, la Révolution française, et aux acteurs qui l’ont, « physiquement », créé, les sans-culottes et les foules révolutionnaires. Comme l’a magistralement montré l’historien George Rudé (La foule révolutionnaire, 1976), c’est leur intégration à la lutte politique qui a abouti à l’établissement de la République, dépassant de très loin le programme initial des révolutionnaires modérés, de la bourgeoisie ou de la noblesse éclairées, partisans d’une monarchie constitutionnelle et parlementaire, libérale sur le plan social et économique. C’est par une double revendication que la République l’a emporté pendant la Révolution : la revendication de la liberté et de la souveraineté populaire et celle du droit à l’existence, aboutissant à l’exigence de mesures sociales.  

 

Les sans-culottes ont alors choisi consciemment d’appuyer les Jacobins, la frange républicaine, la plus à gauche, des élites politiques (nobles ou bourgeoises). Mais leur appui n’a pas été passif : les foules ont récupéré les mots d’ordre de leur direction politique jacobine, mais en y intégrant leurs revendications de classe, touchant essentiellement à l’époque à l’approvisionnement en pain et au-delà, au contrôle des prix. Les foules populaires construisaient, en s’alliant avec des éléments sélectionnés de leur représentation bourgeoise et en les poussant à améliorer leurs conditions de vie, le propre ressort de leur implication politique. C’est-à-dire qu’en les simplifiant et en les corrigeant, elles avaient repris les références des élites éclairées : philosophie des Lumières, liberté, égalité en droits, représentation et souveraineté populaires. Car elles avaient senti leur valeur et avaient compris que leur conquête améliorerait réellement leur vie. Ce faisant, elles ne les avaient pas reprises telles quelles : en les confrontant avec leur condition sociale, c’est-à-dire leur vécu de la réalité (la cherté des produits et la faim dans leur cas), elles les avaient radicalisées. En se les appropriant, elles les ont donc menées, idéologiquement, jusqu’au bout de leur potentiel progressiste. Et elles les ont portées concrètement, dans le débat et les luttes politiques.  

 

 

 

La Révolution républicaine hier, la défense de l’école laïque aujourd’hui, nous montrent comment une double conscience entraîne les individus et les groupes sociaux dans l’action politique : celle de la valeur d’une idée et celle de son apport au bien commun, c’est-à-dire au bien-être de chacun et de tous. La logique du bien-être, qui anime les individus, est matérielle : vivre dans la sécurité, la protection et le confort. Elle est aussi idéelle : vivre libre. Elle est enfin les deux à la fois : vivre bien avec les autres et aussi bien que les autres, dans l’égalité. Elle permet d’une part, d’articuler le principe et l’action politiques. Liée à l’égalité d’autre part, qui donne le bien-être (matérielle et idéelle) à tous, elle aboutit à la définition et à la défense de l’intérêt général.  

 

Ainsi la conscience, purement politique, de la grandeur d’un principe permet son assimilation par un processus individuel. Puis la conscience, à la fois politique et sociale, de son apport au bien-être et à l’intérêt général, conduit à son utilisation politique concrète dans un mouvement collectif. C’est la dynamique assimilation-utilisation qui constitue l’appropriation collective d’une idée. C’est seulement là qu’une implication et une action massives, qui promeuvent un principe universel, sont possibles : les individus inscrivent l’universel dans leur pratique citoyenne immédiate, le temps éternel des principes dans le temps de leur actualité. Le succès de cette dynamique dépend également de la capacité des forces organisées, partis et syndicats, à lui donner une direction et un débouché.

 

 



[1] Discours reproduit par exemple dans un ouvrage récent : Jean Jaurès, Pour la laïque et autres textes, Editions le Bord de l’eau, 2006, p 67.

[2] Accord général sur le commerce des services. Négocié au sein de l’OMC (organisation mondiale du commerce), il a pour objet la libéralisation des services (entre autres l'eau, l'éducation, la santé, le tourisme, l'énergie, le transport…) à l’échelle mondiale.

 

 

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